Pour entendre la musique, cliquer ici Il s'ensuivra une mise en vedette de l'Armée, à qui une partie de l'opinion vouera une admiration inconditionnelle. C'est le refus de concevoir qu'il puisse y avoir dans ses rangs des médiocres ou des malhonnêtes qui explique en partie, avec l'antisémitisme, les proportions prises par l'Affaire Dreyfus |
Après l'humiliante défaite
de 1870-71 et l'annexion, par l'Allemagne unifiée derrière
la Prusse, de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, l'idéologie
de la revanche est entretenue par toutes sortes de moyens, notamment à
l'Ecole. Témoin ce chant patriotique extrait d'un livre de musique
très répandu à l'époque (Le Livre de Musique
par Claude Augé, Librairie Larousse).
Remarquer, sur l'image ronde, l'ancien combattant médaillé qui exhorte les enfants à prendre la relève, une silhouette de Prussien coiffé d'un casque à pointe constituant l'arrière-plan. Le troisième couplet fait explicitement référence aux Bataillons scolaires, où l'on pratiquait l'exercice militaire avec des fusils en bois (on les entrevoit aussi sur l'image ronde, en second plan).
Le très connu manuel de Solfège et Chants de Marmontel (première édition en 1886) offre un échantillon encore plus ciblé sur cette pratique (cliquer ici pour le voir et l'entendre). |
Cette exaltation du sentiment national et revanchard va même parfois, dans la culture populaire, prendre le pas sur la lutte des classes : ci-contre, le dernier couplet de La Marseillaise Fourmisienne, écrite après la fusillade meurtrière du Premier Mai 1891 dans la cité industrielle qu'était alors Fourmies (Nord). |
Français, nous sommes frères |